« Le moral au beau fixe ! »

« Le moral au beau fixe ! »

08 novembre 2018

Si la nuit dernière a de nouveau été bien rock and roll, avec une mer croisée et de fortes rafales de vent, la situation tend à s’améliorer sensiblement, ce jeudi matin, pour Yoann Richomme, toujours solidement accroché aux commandes de la flotte des Class40. La piste est, en effet, un peu moins cahoteuse depuis quelques heures car les vagues sont un peu mieux rangées, même si la houle reste énorme, avec des creux de 6 à 7 mètres.

« J’avoue que j’en ai un peu marre de vivre reclus sur mes deux bouts de mousses au fond de la coque et de ne pas pouvoir me mettre debout mais le moral est au beau fixe malgré tout. Je viens d’écouter mes premiers Podcasts et ça fait du bien, même s’il faut encore que j’essaie de me nourrir. Je n’ai toujours pas réussi à manger un plat depuis le début », a indiqué le skipper de Veedol – AIC qui mène, malgré tout, sa course à une cadence infernale, lancé à plus de 12 nœuds de moyenne. « J’espère pouvoir continuer d’allonger un peu pour avoir un matelas plus confortable », a expliqué Yoann qui compte environ 30 milles d’avance sur ses deux poursuivants les plus proches, Phil Sharp et Aymeric Chappellier. « Ma stratégie de recalage a fonctionné. Les autres se calent doucement derrière moi. De toutes façons, il n’y a pas 36 routes possibles », détaille le navigateur qui s’est, par ailleurs, adjugé le Prix de la Performance NKE Class40 récompensant le plus grand nombre de milles parcourus entre deux pointages de 16 heures, hier, avec pas moins de 199,5 milles parcourus.

La suite ? « A partir de ce soir, les conditions de vent vont se calmer mais la mer va mettre plus de temps à s’assagir. Le point positif, c’est qu’en étant devant, je vais profiter de ces accalmies avant les autres et que je sais que dans trois jours, je serai sous spi », a souligné Yoann qui sait aussi que le gros de la flotte de cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe va subir une nouvelle grosse dégradation de la météo à partir de ce soir, qui va générer des vents de 35-45 nœuds avec des rafales à 60, sur une mer démontée dans la journée de demain.
« Quand je vois les Class40 arrêtés un peu partout, je leur souhaite bien du courage pour repartir. Les conditions ne sont franchement pas réjouissantes dans le golfe de Gascogne et au large du Portugal », termine Yoann, qui va profiter de l’amélioration de sa situation à venir pour bricoler un aérien de spare, le premier ne fonctionnant plus depuis le deuxième jour de course.