Ça sent bon les alizés !
11 novembre 2018
Ce dimanche, alors qu’il progresse toujours au reaching, à mi-chemin entre l’archipel de Madère et les Canaries, Yoann Richomme compose avec un flux d’ouest assez instable, à la fois en force (entre 10 et 17 nœuds) et en direction (avec des bascules de 20 à 25°).
« Il y avait moins de grains la nuit dernière mais le vent reste effectivement très oscillant et sans aérien, c’est un peu une torture car cela implique de sortir vérifier le réglage des voiles dehors toutes les 15 minutes. En tous les cas, la bonne nouvelle, c’est que ça sent le sud ! », a expliqué ce matin, le skipper de Veedol – AIC, pas mécontent de retrouver des conditions plus douces. « Pour la première fois depuis le départ, je peux naviguer seulement vêtu de sous-couches. Ça fait du bien de pouvoir enlever le ciré d’autant que j’ai eu droit à un lever de soleil magnifique, ce matin », a ajouté Yoann qui s’attend à voir le vent adonner dans la journée, passant alors progressivement du secteur ouest au secteur nord, puis nord-est. « Normalement, je devrais envoyer le petit gennaker en début d’après-midi puis le spi dans la soirée. Ça tombe bien, ils commençaient à s’ennuyer dans leurs sacs ! Clairement, à présent, on sent vraiment la deuxième partie de la traversée approcher. Fini le plantage de poteaux, on passe à la glissade, ce pour quoi nos bateaux ont été conçus ! C’est aussi ça que l’on vient chercher sur ces transats : des conditions de vent portant pendant des jours et des jours ! », a détaillé le navigateur qui se réjouit naturellement de profiter des alizés à venir. « Pour moi, il y a aussi une part de découverte car je ne suis pas sûr du fonctionnement du bateau. Il y a des angles précis à tenir pour optimiser le rapport route parcourue/vitesse du bateau, et cela ne s’invente pas. Il faut avoir de l’expérience sur le support », a souligné le vainqueur de la Solitaire du Figaro 2016, toujours leader de la flotte des Class40 de la 11e Route du Rhum – Destination Guadeloupe, avec 75 milles d’avance sur Phil Sharp et 91 sur Aymeric Chappellier, ses poursuivants les plus proches. « J’ai perdu moins de milles hier que ce que j’avais prévu. Tant mieux. Le moral est donc super bon surtout que je réussi à me reposer et à manger normalement depuis deux jours », a conclu Yoann Richomme qui ne pouvait pas attaquer ce nouveau volet de la course dans de meilleures conditions.