Contournement de l’anticyclone

Contournement de l’anticyclone

10 novembre 2018

Ce samedi, alors qu’il arrive à la latitude de l’archipel de Madère qu’il va laisser environ 200 milles dans son Est, Yoann Richomme progresse dans une douzaine de nœuds de vent, toujours solidement accroché à la place de leader dans la catégorie des Class40.

« La mer est moins grosse qu’hier puisqu’au lieu d’avoir 4 mètres de houle, il n’y en a plus que 1,5 mètre mais il y a cependant un petit clapot vraiment pénible. Ce n’est donc toujours pas facile de faire avancer le bateau surtout que comme je l’ai déjà dit, je n’ai plus d’instrument de vent. Je n’arrive pas à voir les variations de force et de direction. Je dois être aux aguets en permanence et c’est un peu usant », a expliqué le skipper de Veedol – AIC à la vacation officielle de 4h30, ce matin, toujours occupé à contourner l’anticyclone pour éviter de tomber dedans au risque de s’empétoler.
« J’essaie, en effet, de décaler ma route vers l’ouest pour continuer de progresser en attendant que l’anticyclone veuille bien s’ouvrir et la bonne nouvelle, c’est que l’on va réussir à descendre avec un front », assure Yoann qui a profité de ces dernières heures plus calmes pour effectuer un check complet de sa monture. « Il n’y a pas l’air d’avoir de problème pourtant, j’ai bien tiré dessus. Les premiers jours de course ont vraiment été très violents et je me demande même comment ça a pu résister à ce point-là. En tous les cas, tout a l’air en place. Le bonhomme, ça va aussi. Il n’a pas cassé non plus mais il a reçu des coups quand même (rires) ! Il a des beaux bleus partout ! Je pense que j’ai des hématomes dans le bas du dos, dans le mollet et dans le bras gauche parce que je me suis pris de sacrés valdingues dans le bateau. Même quand tu penses tenir, en fait tu te fais éjecter et tu traverses le bateau pour finir par taper la structure de l’autre côté. C’est vraiment violent. A présent, je peux me tenir, debout et je commence à avoir un rythme un peu plus normal. C’est nettement plus agréable, même si j’ai hâte de mettre le spi, de prendre une douche et de pouvoir ranger tout ça. En plus, il va y avoir du jeu dans l’alizé. Ça va être top ! », a assuré le navigateur qui pourrait bien, aujourd’hui, réussir à prendre son premier repas chaud. « Jusqu’à présent, le Jetboil bougeait trop pour y faire bouillir de l’eau… petit problème de mise au point de la cuisine, même si le micro-ondes et le lave-vaisselle ont réussi à fonctionner parfaitement », a indiqué Yoann, qui n’a manifestement pas perdu son sens de l’humour en mer.